Alimentation – Comment reprendre le contrôle localement?

Bien manger aujourd’hui est un besoin essentiel, qui pour des raisons structurelles de marché et de distribution, n’est pas satisfait par tout le monde, ou de manière très insuffisante, tant l’ensemble de notre alimentation – production, transformation, distribution, consommation – dépend de l’agro-industrie.

Les chiffres sont têtus et douloureux : le budget de l’alimentation des français est passé de 33% de la part des ménages en 1965 à 13% en 2010 (derrière les charges contraintes du logement, du transport et de l’énergie) ; 1 personne sur 5 est en détresse alimentaire et presque 7 millions font désormais appel à l’aide alimentaire pour survivre.

Face au constat désastreux de ce modèle dominant, tant pour la production agricole et alimentaire que pour l’environnement et l’humain, il est donc urgent d’actionner de nouveaux leviers pour reprendre le contrôle sur notre système alimentaire afin, non seulement, de transformer la production agricole selon nos besoins, mais aussi de rendre accessible démocratiquement à l’ensemble de la population une nourriture saine et diversifiée.

Si une transformation globale du modèle actuel paraît nécessaire, les collectivités, et en premier lieu les municipalités, disposent néanmoins de moyens d’actions immédiats au travers des cantines scolaires, de restauration pour les personnes âgées ou pour les fonctionnaires municipaux, en direction d’une alimentation saine, moins carnée et issue de produits locaux.

Malheureusement pour l’alimentation comme pour la biodiversité à Bures, la pièce se joue en 5 actes d’une pièce shakespearienne dont les 3 premiers actes menés tambour battants par M. le maire ressemblent à s’y méprendre à celle du grand William connue sous le titre de : «Beaucoup de bruit pour rien ».

Si cette réflexion avait été engagée lors des assises de la transition à l’atelier « Se Nourrir » [ 1 ], la démarche n’a été malheureusement ni intégrée ni poursuivie. Malgré la qualité des intervenants et les propositions exposées.

L’acte suivant va consister à créer des comités citoyens de la transition et tenter de réunir des buressois sur différentes thématiques dont l’alimentation. Là encore, comme dans tous les comités, pour l’alimentation peu de citoyens se mobilisent et on comprend assez vite qu’il s’agit de faire croire qu’on agit, alors que les décisions se prennent ailleurs et dans la plus grande opacité.

Pendant que les rares citoyens mobilisés discutent dans ces comités, la mairie, dans une profonde opacité, a décidé de recourir à une prestation privée pour une livraison de repas en liaison froide dans les cantines scolaires et les accueils de loisirs.

Évidemment, ni les citoyens du comité sur l’alimentation, ni les parents d’élèves n’ont été mis au courant en amont. Ils ont été mis devant le fait accompli, toute transition alimentaire envolée, toute honte bue …

Moralité, cette politique défaillante nous enchaîne pour des années, mais nous laisse du temps pour élaborer d’autres stratégies plus respectueuses de l’alimentation des habitants et de ses enfants.

Pour aller plus loin

Références :

  1. https://www.bures-sur-yvette.fr/les-assises-de-la-transition-buressoise/ ;
    Programme de l’atelier « Se Nourrir » >>> voir le programme ↩︎
  2. L’Epi de Châteaufort https://www.facebook.com/lepicastelfortain/ ↩︎
  3. https://securite-sociale-alimentation.org/l-agenda/experimentation-des-caisses-communes-alimentaires-de-nantes-metropole/ ;
    https://securite-sociale-alimentation.org/l-agenda/reunion-publique-de-lancement-de-la-caisse-locale-dalimentation-de-cadenet-vaucluse/ ;
    https://reporterre.net/A-Montpellier-on-teste-une-caisse-alimentaire-facon-Secu ↩︎
  4. Association ICARE et La Cagette verte de Guyancourt
    https://securite-sociale-alimentation.org/initiative/la-cagette-verte/ ↩︎
  5. https://territoire-environnement-sante.fr/restauration-collective ↩︎

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