Le gazon naturel : pas très écolo mais vivant !
Un gazon n’est pas élément de paysage d’une grande valeur écologique. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’un peuplement végétal comprenant très peu d’espèces. Il est coupé à ras et comme on cherche à le faire pousser dru et qu’on l’aime très vert, son entretien comprend des fertilisations azotées, des produits phytosanitaires et beaucoup d’eau. Il y a mieux pour préserver la biodiversité, comme les prairies permanentes fauchées de temps en temps où une faune et une flore diversifiées ont le temps de s’établir et de prospérer.
Le gazon donc n’est pas très écolo. Mais ne croyez pas les publicités mensongères qui prétendent que le gazon synthétique lui est une alternative bénéfique à l’environnement, c’est totalement faux.
Gazon synthétique, vers la mort des sols
Les gazons synthétiques ne permettent pas de maintenir la vie du sol. Celle-ci est le résultat de la croissance des végétaux, ils puisent leurs ressources dans les sols et en échange apportent sous forme d’exudats racinaires, de litière de feuilles et de racines les matières organiques à décomposer. Les plantes sont en effet pour les sols comme pour le reste de la biosphère à la base des chaînes trophiques. Un sol vivant abrite une vie intense, dessous (insectes, vers de terre, nématodes, champignons, micro-organismes…et racines) et dessus (mousses, plantes, champignons, micro- et macro-faunes). Et sans vie, difficile de maintenir la porosité de la plupart des types de sols, ce qui perturbera la circulation de l’eau…
Structure générale des couches de gazon artificiel. En surface, les fibres en plastique (1) sont entourées d’un matériau de remplissage, généralement du caoutchouc friable (2) à la base. Ces couches reposent sur d’autres couches de matériaux synthétiques, artificiels et naturels qui peuvent comprendre un tapis en plastique (3), une barrière anti-mauvaises herbes (4), un tampon d’absorption des chocs (5), du béton concassé (6) et enfin du sol naturel (7).https:https:/ /www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0269749122010557?via%3Dihub
Un toujours plus de microplastiques dans notre environnement
Les gazons synthétiques sont formés de plastiques qui produiront une variété de microplastiques. Les microplastiques sont un des fléaux invisibles de nos sociétés, comme les nombreuses pollutions dont heureusement on n’éprouve les effets aigus qu’en cas d’accident mais qui provoquent des cancers, des maladies inflammatoires ou auto-immunes, des malformations ou des pathologies du développement. L’Union Européenne a décidé pour cette raison d’interdire le gazon synthétique dont on ne sait que faire une fois qu’il part en vrac en microplastiques… Pas de filière de traitement des déchets prévus ! Comment se fait-il que son déploiement ait été autorisé ?
Pour les stades, vous pouvez aller vous promener un jour d’été sur celui de la nouvelle plaine des sports du quartier de Moulon sur le Plateau de Saclay. L’odeur de solvant qui s’en dégage est pénible, la chaleur peut être de 30°C supérieur à une pelouse non artificielle, elle peut monter à 70°C ! Pour la diminuer, il faut arroser, si on arrose, les microplastiques s’échappent… Il est donc recommandé de construire des infrastructures de récupération des eaux de lessivages…
Holà, on va où là ?
Quels sont les prétendus arguments écologiques avancés par les promoteurs de cette chose ? Le fait qu’on épargne de l’eau, des pesticides, de l’azote… Mais on peut les épargner en gérant sa pelouse différemment sans transformer sa pelouse en zone de non-vie. Si vous voulez promouvoir la biodiversité le choix est clair : pas de gazon synthétique, ni dans les jardins, ni sur les stades !
Ce texte a été initialement publié en juin 2023. Elle est téléchargeable sur le site de la mairie ici.
