Tribune mai 2021

Une curieuse délibération au conseil d’agglomération

Quand le maire de Bures fait la manche auprès de la communauté d’agglomération

A l’ordre du jour du conseil communautaire du 31 mars se trouvait la discrète délibération 22 intitulée «Bures-sur-Yvette : convention financière d’étalement de l’attribution de compensation 2021 ». Discrète parce que non présentée en Bureau du Conseil d’après les élus, discrète parce que négociée au préalable avec la préfecture.

Pourquoi tant de précautions ? C’est qu’il s’agit d’accorder à Bures, sur demande de son maire, une créance permettant d’étaler sur trois ans, une dépense obligatoire de 1,4 million d’euros due en 2021 au titre de l’attribution de compensation. Ceci ressemble à s’y méprendre à un prêt sur trois ans de la part d’une collectivité auprès d’une autre pour des dépenses de fonctionnement ! Or non seulement les collectivités n’ont pas à se substituer aux établissements bancaires, mais de plus la loi interdit aux communes de faire courir au-delà de la date de clôture annuelle des comptes un emprunt pour des dépenses de fonctionnement.

Des justifications fumeuses…

Les arguments avancés par le maire de Bures pour expliquer cette situation financière catastrophique reposent essentiellement sur la diminution des dotations de l’État aux communes depuis 2014, et sur des pertes de recettes dues au Covid. Certes, la diminution de la dotation de l’État a pesé sur le budget des communes. Mais les autres communes de la CPS semblent avoir réussi à ajuster leurs dépenses pour tenir compte de cette diminution intervenue entre 2014 et 2016 et équilibrer leur budget. Au même titre il est difficile d’imaginer que le Covid aurait davantage touché les finances de la ville de Bures que celles de ses voisines…

…pour masquer une gestion calamiteuse

Encours de la dette et d’autres informations concernant Bures : https://www.journaldunet.com/business/budget-ville/bures-sur-yvette/ville-91122

Alors que reste t il ? L’impéritie d’un maire qui a multiplié les investissements en fin de mandat pour assurer sa réélection sans contrôler l’état des finances de la ville ?Qui n’a pas su évaluer les conséquences financières des transferts de compétences qu’il a effectuées à l’intercommunalité ? Qui multiplie les recours à des cabinets d’audits et autres agences de conseils pour des analyses qui restent dans les tiroirs ? Qui continue à invoquer la responsabilité de ses prédécesseurs après 13 ans de mandat ?

la CPS a sauvé la mise au maire, pas forcément à la commune

Cette créance a titre gratuit, accordée du bout des lèvres par la CPS après un long débat et plus d’une vingtaine d’abstentions, n’est jamais qu’un report d’échéance, en aucun cas une solution. La crédibilité de l’équipe municipale est clairement remise en cause et les investissements promis aux Buressois lors de la dernière campagne devront attendre! Et ce ne sont pas les économies de bouts de chandelle que le maire tente en réduisant la rémunération des contractuels les plus précaires de la commune comme les animateurs du périscolaire qui permettront de redresser les finances municipales.

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